Pour une poignée de rêve

Aujourd'hui je poste un extrais de mon premier roman. Il n'est pas encore éditer. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez afin que je puisse, si nécessaire modifier quelques trucs. Merci d'avance.

Plus tard, je me rends compte que j'ai bien fait d'en profiter. Car depuis ce bon vieux temps, de l'eau a coulé sous les ponts et bien des choses ont changé. Trop à mon goût ! Comment vous décrire cette sensation que j'éprouve en ce moment ? Ce n'est pas du dégoût ni du mépris, bien loin de là. Mais le monde change. Certaines promesses ne sont pas tenues. Les crises financières nous disent « bonjour » tous les quatre matins. Les révolutions éclatent entre les pays. Quant aux guerres ... disons simplement que les discours résonnent aux quatre coins du monde, mais que les solutions s'endorment en cours de route.

Astronaute est alors mon plus grand rêve. Plus j'en apprends sur le métier et plus il me passionne. Plus encore j'ai envie de faire partie de ces gens qui savent regarder plus loin que le bout de leur nez. Depuis des années je bosse d’arrache pied pour réussir à atteindre un niveau irréprochable. Pour moi, il n'y a que cela qui compte. C'est mon but, mon objectif, mon rêve...C'est toute ma vie. J’espère vraiment qu’un jour vous aurez une passion, vous ressentirez alors ce que je ressens. C’est si grand !

Mais malheureusement, la chute est aussi grande que la passion elle-même. Un jour, la réalité me rattrape au coin de la rue, à quelques centimètres du tournant de ma vie. Mon père est agent de sécurité en grande surface et ma mère est boulangère. Un soir, lors du souper, mes parents m'annoncent ne pas pouvoir assurer le financement de mes études supérieures. Mon petit frère Sébastien rentre au collège. Les revenus actuels de la famille ne suffisent pas pour de telles dépenses. Le choix est donc clair et compréhensible. En effet, il est plus facile pour moi de trouver du travail que pour mon frère de onze ans. Mais, comprendre est une chose, l'accepter en est une autre. Il est hors de question de tirer une croix sur mon rêve. Je dois trouver une solution et au plus vite, car je passe mon baccalauréat Scientifique dans deux mois et après cette date, les universités sont très difficiles d'accès.

Lorsque pour la première fois je réalise cette vérité, je me sens comme perdue, désorientée, démunie. J'ai une sensation d'échec coincée au fond de la gorge. Je me mets donc à tourner en rond à en faire tourner la tête à un poisson rouge, dans l'espoir de trouver une solution. Mais rien. Je prends donc le téléphone à en user les touches avec l'espoir que quelqu'un entende mes S.O.S et vienne à mon secours. Mais je ne trouve que de vieux rondins de bois qui m'entraînent à la dérive.

C'est à ce moment que l'on se rend compte que la vie peut être cruelle. Je réussis à résoudre d'innombrable problèmes, trouver des solutions à tant de calculs sans but concret. Mais dans ce cas présent, pour ce qui compte le plus pour moi, je n'arrive pas à en trouver. Cependant, toute ma courte vie, j'ai appris que s'il n'y a pas de solution, alors il n'y a pas de problème. Hors là, je suis bien confrontée à un « big » problème. C'est toute ma carrière, toute ma vie qui se joue à l'issue de ce problème.

Du moins, jusqu'à ce fameux jour, où sans le savoir, je change le cours de ma vie. J'annonce à mes parents que dès la rentrée je vais trouver du travail et, grâce à l'argent obtenu je pourrai financer mes études. Lorsque ma famille entend mes mots elle ne me croit pas. Mon frère me regarde fixement en se demandant quel extra-terrestre a pris possession de mon corps. Lui qui m'a entendu mainte et mainte fois repousser toute pro- positions de ce style. Il est vrai que je ne suis pas le genre de personne qui aime particulièrement emprunter les chemins de traverse pour parvenir à son but. Mais là, je n'ai pas le choix. C'est cela ou rien !

Le lendemain matin mes parents me parlent de ma décision de la veille. Je m'attends alors à ce qu'ils m'exposent leurs doutes et leurs angoisses concernant ma nouvelle vie. Bien au contraire, ils sont on ne peut plus fiers. Pour m'aider et m'encourager dans cette aventure ils me disent qu'ils me verseront sur mon compte et ce jusqu'à mon retour, un peu d'argent à la fin de chaque mois.

Je réalise une nouvelle fois, que malgré leurs problèmes, mes parents seront toujours présents pour Sébastien et moi-même. Cela me fait tellement de bien de les savoir auprès de moi, que je sens mon enthousiasme revenir. Par la même occasion, il chasse ma peine, ma colère et ce sentiment d'échec. C’est donc heureuse, que je m'engage doucement mais sûrement- dans le monde du travail, une vie dite active.

Jessy Domin